Chaque année, d'innombrables mammifères marins sont victimes d'une menace invisible et persistante : les filets fantômes . Ces engins de pêche abandonnés, perdus ou délibérément jetés en mer, continuent de piéger et de tuer la faune marine, y compris les précieux mammifères marins, bien après avoir été délaissés par les pêcheurs. La prolifération de ces filets de pêche fantômes constitue un problème environnemental majeur qui affecte gravement la biodiversité des océans et menace l'équilibre des écosystèmes marins.

Ce danger silencieux, flottant dans les profondeurs, représente un véritable fléau pour les populations de baleines, dauphins, phoques, tortues marines, et de nombreux autres animaux marins. Leur nature persistante, leurs propriétés mortelles (étranglement, noyade) et la difficulté à les retirer font des filets fantômes une menace des plus sérieuses pour la survie des mammifères marins et la santé globale de l'environnement marin. On estime que ces engins de pêche perdus constituent jusqu'à 46% des déchets plastiques présents dans les océans.

Impact des filets fantômes sur les mammifères marins : une menace multiforme

Les filets fantômes représentent une menace aux multiples facettes pour les mammifères marins. L'impact de ces engins de pêche abandonnés s'étend de l'emprisonnement direct et la noyade, aux blessures graves et infections, en passant par la pollution par les microplastiques et la bioaccumulation de toxines, jusqu'à la perturbation des comportements naturels et des cycles de vie. La vulnérabilité des animaux marins face à ces filets fantômes est alarmante, avec des conséquences désastreuses pour leur survie et la santé globale des écosystèmes marins.

Emprisonnement et noyade : la menace la plus directe

L'emprisonnement dans les filets fantômes est l'une des menaces les plus directes et mortelles pour les mammifères marins. Les animaux se prennent accidentellement dans les mailles des filets en nageant, en chassant ou simplement en explorant leur environnement marin. Une fois pris au piège, ils peuvent se débattre frénétiquement pour se libérer, mais la complexité des nœuds, la résistance des matériaux (souvent du nylon ou du plastique) et la taille des filets rendent souvent la tâche impossible. Le volume de filets fantômes continue d'augmenter chaque année.

La conséquence la plus immédiate de l'emprisonnement est la noyade. Les mammifères marins, qui ont besoin de remonter à la surface pour respirer, sont incapables de le faire lorsqu'ils sont coincés dans un filet. La famine est une autre cause de mortalité, car les animaux piégés ne peuvent plus chasser et se nourrir. L'épuisement lié à la lutte pour se libérer peut également les affaiblir considérablement, les rendant plus vulnérables aux prédateurs, aux maladies ou aux chocs thermiques dus à l'immobilité dans l'eau froide. Plus de 300 000 baleines et dauphins meurent chaque année à cause de la pollution marine, dont une grande partie est due aux filets fantômes .

Les baleines, en particulier les baleines à bosse et les baleines franches, sont souvent victimes d'enchevêtrement dans les fanons, les plaques filtrantes qu'elles utilisent pour se nourrir. Les dauphins et les marsouins sont particulièrement vulnérables dans les zones de pêche intensive, où les filets fantômes sont plus nombreux. Les phoques et les lions de mer, avec leur comportement curieux et exploratoire, se prennent fréquemment dans les filets, souvent attirés par la présence de poissons piégés. Même les dugongs et les lamantins, qui broutent les herbiers marins, peuvent être pris au piège en cherchant de la nourriture à proximité des filets abandonnés . On estime que 650 000 animaux marins, incluant des mammifères marins, des tortues, des oiseaux et des poissons, sont tués chaque année par des filets fantômes . La récupération d'un seul filet fantôme peut prendre jusqu'à 3 jours.

  • Baleines : Baleines à bosse, baleines franches (risque d'enchevêtrement des fanons).
  • Dauphins et Marsouins : Pièges particulièrement meurtriers dans les zones de pêche intensive.
  • Phoques et Lions de mer : Vulnérabilité due à leur comportement curieux et exploratoire.
  • Dugongs et Lamantins : Destruction des herbiers marins et emprisonnement indirect en cherchant de la nourriture près des filets fantômes .

Blessures et infections : une souffrance prolongée

Même si un mammifère marin parvient à se libérer d'un filet fantôme , les blessures qu'il a subies peuvent avoir des conséquences graves et durables. Les filets peuvent provoquer des lacérations profondes, des nécroses (mort des tissus) dues à la strangulation ou à la privation de circulation sanguine, et même des amputations si l'animal reste pris trop longtemps. Les blessures ouvertes sont également susceptibles de s'infecter, en raison de la présence de bactéries, de virus et de parasites sur les filets fantômes , augmentant la souffrance de l'animal.

Ces blessures ont un impact significatif sur la capacité des animaux à chasser, à se reproduire et à se défendre contre les prédateurs. Un animal blessé est plus faible, plus lent et plus vulnérable, ce qui diminue considérablement ses chances de survie. Le coût énergétique de la guérison des blessures peut également l'affaiblir davantage, compromettant sa capacité à se nourrir et à se reproduire. Il n'est pas rare qu'un animal blessé par un filet fantôme meure des suites de ses blessures, même longtemps après s'être libéré, en raison d'infections généralisées ou d'incapacité à se nourrir correctement. Les blessures causées par les filets fantômes peuvent également provoquer une diminution du taux de reproduction des populations de mammifères marins.

Pollution et bioaccumulation : une menace invisible

La dégradation des filets fantômes en microplastiques constitue une menace invisible mais omniprésente pour les mammifères marins et l'ensemble de l'écosystème marin. Les microplastiques sont de minuscules fragments de plastique (inférieurs à 5 mm) qui se dispersent dans l'environnement marin à mesure que les filets se désagrègent sous l'effet du soleil, des vagues et de l'abrasion. Ces microplastiques sont ingérés par les animaux marins, y compris les mammifères marins, qui les confondent souvent avec de la nourriture. Environ 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans chaque année, et les filets fantômes contribuent significativement à cette pollution. Une baleine peut ingérer jusqu'à 38 kg de plastique par jour.

Une fois ingérés, les microplastiques peuvent s'accumuler dans les tissus des animaux, entraînant des problèmes de santé à long terme. Les microplastiques peuvent également adsorber des toxines et des produits chimiques présents dans l'environnement marin, tels que les PCB (polychlorobiphényles) et le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), qui sont ensuite transférés aux animaux qui les ingèrent. Cette bioaccumulation de toxines peut avoir des effets néfastes sur le système endocrinien (perturbant les hormones), le système immunitaire et la reproduction des mammifères marins. Des études suggèrent que les microplastiques peuvent également perturber la digestion, réduire l'absorption des nutriments et provoquer des inflammations intestinales. On trouve des microplastiques dans les excréments de 90 % des animaux marins.

Perturbation des comportements : conséquences subtiles mais significatives

La présence de filets fantômes dans l'environnement marin peut perturber les comportements naturels des mammifères marins, affectant leurs modes de vie et compromettant leur survie. Les animaux peuvent modifier leurs routes migratoires pour éviter les zones à forte concentration de filets fantômes , ce qui peut les priver d'accès à des zones de reproduction ou d'alimentation essentielles. Ils peuvent également diminuer le temps qu'ils consacrent à la recherche de nourriture, à l'élevage des jeunes ou aux interactions sociales, en raison de la nécessité constante d'éviter les filets fantômes . Environ 14% des mammifères marins, tels que les baleines, les dauphins, les phoques et les marsouins, sont affectés par les débris marins, principalement les filets fantômes .

Le stress et l'anxiété chroniques liés à la présence des filets fantômes peuvent également avoir des effets négatifs sur la santé et le bien-être des mammifères marins. Un animal constamment stressé est plus vulnérable aux maladies, a moins de chances de se reproduire avec succès et peut présenter des comportements anormaux. La perturbation des comportements sociaux peut également avoir des conséquences négatives sur la cohésion des groupes, la transmission des connaissances entre les générations et la capacité des animaux à coopérer pour chasser ou se défendre contre les prédateurs. L'exposition prolongée aux filets fantômes induit une réponse de stress chronique chez les mammifères marins.

Pourquoi les filets fantômes sont-ils si dangereux pour les mammifères marins ? (analyse approfondie)

La dangerosité des filets fantômes pour les mammifères marins est due à une combinaison de facteurs intrinsèques à ces engins de pêche abandonnés, allant de la persistance des matériaux utilisés à l'absence de signaux d'alerte, en passant par l'attraction mortelle qu'ils exercent sur les animaux et la complexité des enchevêtrements qu'ils provoquent. Comprendre ces facteurs est essentiel pour élaborer des stratégies efficaces de prévention, de gestion et de réduction de l'impact des filets fantômes sur les populations de mammifères marins.

Persistance des matériaux : une menace durable

Les filets fantômes sont principalement fabriqués à partir de matériaux synthétiques extrêmement résistants et durables, tels que le nylon, le polypropylène et d'autres plastiques, qui se dégradent très lentement dans l'environnement marin. Le délai de dégradation peut varier en fonction des conditions environnementales spécifiques (température, salinité, exposition aux rayons UV, action des vagues et des courants), mais il est généralement de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles. On estime qu'il faut environ 600 ans à un filet de pêche pour se décomposer complètement. Cette persistance signifie que les filets fantômes continuent à piéger, blesser et tuer des animaux marins pendant très longtemps après avoir été abandonnés, perdus ou jetés à la mer. La décomposition des filets fantômes libère également des microplastiques dans l'environnement marin, exacerbant le problème de la pollution plastique.

L'impact des conditions environnementales sur la vitesse de dégradation est significatif, mais même dans des conditions optimales (températures élevées et forte exposition aux rayons UV), le processus reste extrêmement lent. En eaux profondes, où la température est basse et la lumière est absente, la dégradation est encore plus lente, voire inexistante. Cela signifie que les filets fantômes qui se déposent au fond de l'océan peuvent rester une menace pour les animaux marins pendant des siècles, créant des "pièges mortels" persistants et invisibles. Le nylon, un des matériaux les plus utilisés dans la fabrication de filets fantômes , met environ 40 ans à se décomposer.

Invisibilité et silence : des pièges mortels discrets

La difficulté de repérer les filets fantômes dans l'environnement marin est un autre facteur majeur qui contribue à leur dangerosité. Les filets sont souvent translucides ou de couleur neutre, ce qui les rend difficiles à voir, surtout en eaux profondes, dans des zones à faible visibilité (turbidité élevée) ou dans des environnements complexes (récifs coralliens, herbiers marins). De plus, les filets fantômes ne produisent généralement pas de signaux sonores ou visuels pour alerter les animaux marins de leur présence, ce qui les rend encore plus insidieux. Cette combinaison d'invisibilité et de silence transforme les filets fantômes en des pièges mortels discrets, dans lesquels les animaux nagent souvent directement sans s'en rendre compte. Plus de 70 % des débris marins se trouvent sur les fonds marins, les rendant invisibles.

L'invisibilité des filets fantômes est encore exacerbée par le fait qu'ils peuvent être rapidement recouverts d'algues, d'éponges, de coquillages et d'autres organismes marins, qui se fixent sur les surfaces des filets et les camouflent davantage dans l'environnement. L'absence de signaux d'alerte (visuels ou sonores) signifie que les animaux n'ont aucun moyen de détecter la présence des filets fantômes et d'éviter le danger. Ils peuvent être attirés par la présence d'autres animaux déjà piégés dans le filet (en cherchant à se nourrir ou à socialiser), ou simplement être en train de chercher de la nourriture dans la zone sans se méfier de la menace. Les filets fantômes se fondent dans le décor marin, les rendant indétectables.

Attraction mortelle : un appel irrésistible pour les animaux

Les filets fantômes peuvent exercer une attraction mortelle sur les animaux marins en raison de la présence d'organismes marins qui se fixent sur les filets et qui peuvent servir de nourriture pour d'autres animaux. Les algues, les crustacés, les petits poissons et d'autres invertébrés qui colonisent les filets fantômes attirent les prédateurs, créant ainsi un véritable "garde-manger" flottant qui attire les animaux à proximité. Les mammifères marins, en particulier les jeunes et les individus inexpérimentés, peuvent être attirés par cette abondance de nourriture et s'approcher des filets sans se méfier du danger. La présence de poissons piégés dans les filets fantômes attire d'autres prédateurs.

De plus, certains animaux peuvent confondre les filets fantômes avec des algues flottantes ou d'autres sources de nourriture potentielles, en particulier lorsque les filets sont recouverts d'organismes marins et qu'ils se fondent dans l'environnement. Les comportements de jeu et d'exploration, fréquents chez les jeunes mammifères marins, peuvent également les rendre plus vulnérables à l'emprisonnement dans les filets fantômes . Les jeunes animaux, curieux et aventureux, peuvent s'approcher des filets pour les explorer ou jouer avec, sans se rendre compte du danger qu'ils représentent. 36% des animaux pris dans les filets fantômes sont des femelles et leurs petits.

Complexité des enchevêtrements : une lutte inégale

La complexité des mailles, des nœuds et des cordages des filets fantômes rend extrêmement difficile pour les mammifères marins de se libérer une fois qu'ils sont pris au piège. Les filets sont souvent constitués de plusieurs couches de mailles, emmêlées et nouées entre elles, ce qui rend la libération particulièrement difficile. La lutte pour se libérer peut aggraver les blessures, provoquer un épuisement rapide et augmenter le risque de noyade. Même si un animal parvient à se libérer partiellement, il peut rester emmêlé dans des fragments de filet, qui continuent à le blesser et à entraver ses mouvements. L'agitation des animaux ne fait que resserrer les filets fantômes .

Le besoin d'assistance humaine pour le sauvetage est évident, mais il est difficile d'intervenir rapidement dans la plupart des cas. Les animaux piégés dans les filets fantômes sont souvent situés dans des zones reculées, difficiles d'accès ou dangereuses (forts courants, mauvaises conditions météorologiques), ce qui rend les opérations de sauvetage complexes, coûteuses et risquées. De plus, il est souvent difficile de localiser les animaux piégés à temps, car les filets fantômes sont difficiles à repérer et les animaux peuvent se déplacer sur de longues distances. Le nombre de mammifères marins secourus chaque année reste faible par rapport au nombre d'animaux tués par les filets fantômes . Le sauvetage d'un mammifère marin pris au piège dans un filet fantôme peut prendre plusieurs heures.

Cadre légal et réglementation : une approche insuffisante

L'absence de réglementations internationales harmonisées, complètes et efficaces pour prévenir la perte, la dérive et l'abandon volontaire de filets fantômes constitue un obstacle majeur à la lutte contre ce problème. Le manque d'application des réglementations existantes, en particulier dans certaines régions du monde où la pêche est peu contrôlée, aggrave encore la situation. La nécessité d'une coopération internationale renforcée entre les États, les organisations internationales, les pêcheurs et les autres acteurs concernés est cruciale pour mettre en place des mesures efficaces de prévention, de gestion et de réduction des filets fantômes . Moins de 20 % des filets fantômes sont signalés par les pêcheurs.

De nombreuses zones de pêche opèrent sans surveillance adéquate, ce qui favorise l'abandon de filets fantômes . Les obligations de déclaration de perte ou de rejet de filets sont souvent ignorées ou contournées, ce qui rend difficile l'évaluation de l'ampleur réelle du problème et la mise en œuvre de mesures correctives. Un cadre juridique plus contraignant, assorti de sanctions dissuasives pour les pêcheurs qui abandonnent ou perdent leurs filets, pourrait contribuer à réduire le nombre de filets fantômes dans les océans. Une application plus stricte des réglementations existantes, combinée à des programmes d'incitation financière pour la récupération des filets perdus, pourrait également encourager les pêcheurs à adopter des pratiques plus responsables. Bien qu'il existe plusieurs instruments juridiques internationaux traitant des débris marins et des engins de pêche abandonnés, leur mise en œuvre reste fragmentée et insuffisante. Le coût du nettoyage des océans est estimé à plusieurs milliards de dollars par an.

Solutions possibles : combattre la menace des filets fantômes

La lutte contre les filets fantômes exige une approche globale, intégrée et coordonnée, combinant des mesures de prévention à la source, de nettoyage actif des océans, de sauvetage et de réhabilitation des animaux piégés, d'innovations technologiques pour la détection et la récupération des filets, et de renforcement du cadre juridique et réglementaire. L'implication de tous les acteurs, des pêcheurs aux consommateurs, en passant par les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les entreprises privées, est essentielle pour réussir à réduire l'impact des filets fantômes sur les mammifères marins et l'environnement marin dans son ensemble.

Prévention : réduire la perte et l'abandon de filets

La prévention est la clé pour réduire le nombre de filets fantômes dans les océans. Cela passe par une série de mesures visant à améliorer les pratiques de pêche, à encourager la récupération des filets perdus, à développer des matériaux biodégradables et à sensibiliser les pêcheurs et le grand public aux dangers des filets fantômes et à l'importance d'une pêche responsable.

  • Amélioration des pratiques de pêche : Utilisation d'équipements de pêche plus robustes et résistants, marquage individuel des filets avec des identifiants uniques (pour faciliter la traçabilité), suivi GPS des filets (pour localiser rapidement les filets perdus), formation des pêcheurs aux bonnes pratiques de gestion des engins de pêche (pour minimiser les risques de perte ou d'abandon).
  • Systèmes de récupération des filets : Mise en place de programmes de collecte des filets perdus ou abandonnés, offrant des incitations financières (primes, subventions) pour la récupération volontaire des filets par les pêcheurs, création de points de collecte des filets usagés dans les ports et les zones de pêche.
  • Développement de filets biodégradables : Soutien à la recherche et au développement de matériaux alternatifs aux plastiques traditionnels, tels que les polymères biodégradables d'origine marine, qui se décomposent naturellement dans l'environnement marin sans laisser de résidus toxiques.
  • Sensibilisation et éducation des pêcheurs et du public : Organisation de campagnes de sensibilisation sur les impacts environnementaux et économiques des filets fantômes , diffusion d'informations sur les bonnes pratiques de pêche et de gestion des engins de pêche, promotion d'une consommation responsable des produits de la mer (en privilégiant les poissons issus de pêcheries durables).

Nettoyage : retirer les filets fantômes de l'océan

Le nettoyage actif des océans est une tâche ardue et coûteuse, mais essentielle pour réduire l'impact des filets fantômes sur la faune marine et les écosystèmes. Cela nécessite l'organisation d'expéditions de nettoyage ciblées dans les zones à forte concentration de filets fantômes , l'utilisation de technologies innovantes pour la détection et la récupération des filets, et la participation active des communautés locales et des bénévoles. On estime que seulement 1% des déchets marins sont actuellement ramassés et recyclés.

  • Opérations de nettoyage en mer : Organisation d'expéditions de nettoyage ciblant les zones à forte concentration de filets fantômes (identifiées grâce à des données satellitaires, des observations aériennes ou des signalements de pêcheurs), utilisation de navires спеціалізоване оснащення для підйому важких предметів, таких як сітки, забезпечення безпеки водолазів.
  • Utilisation de technologies innovantes : Déploiement de drones aériens et sous-marins équipés de caméras et de capteurs pour localiser et cartographier les filets fantômes , utilisation de robots autonomes équipés de pinces et de systèmes de navigation pour couper et remonter les filets de manière efficace et sûre, utilisation de sonar et d'autres technologies acoustiques pour détecter la présence de filets en eaux profondes.
  • Participation des communautés locales : Impliquer activement les pêcheurs, les plongeurs professionnels et amateurs, les organisations de conservation marine et les bénévoles dans les opérations de nettoyage, en leur fournissant la formation, l'équipement et les ressources nécessaires.
  • Partenariats public-privé : Collaboration étroite entre les gouvernements, les organisations non gouvernementales (ONG), les entreprises privées et les fondations philanthropiques pour financer et organiser les opérations de nettoyage, en partageant les ressources, les connaissances et les compétences.

Sauvetage et réhabilitation : aider les animaux piégés

Le sauvetage et la réhabilitation des animaux marins piégés dans les filets fantômes sont des actions cruciales pour atténuer les souffrances et augmenter les chances de survie des victimes. Cela passe par la mise en place de protocoles de sauvetage standardisés, la formation des professionnels de la faune et des secouristes aux techniques de sauvetage, la création de centres de réhabilitation spécialisés et le suivi des animaux relâchés pour évaluer leur adaptation à leur environnement.

  • Développement de protocoles de sauvetage : Élaboration de protocoles clairs et détaillés pour le sauvetage des mammifères marins emprisonnés dans les filets fantômes , en tenant compte des différentes espèces, des différentes situations et des différents niveaux de gravité des blessures, en mettant l'accent sur la sécurité des animaux et des secouristes.
  • Mise en place de centres de réhabilitation : Création de centres de soins et de réadaptation pour les animaux blessés par les filets fantômes , offrant des soins vétérinaires spécialisés, une alimentation adaptée et un environnement sûr pour favoriser la guérison et la récupération.
  • Suivi des animaux relâchés : Utilisation de balises GPS, de marques ou d'autres dispositifs de suivi pour surveiller les mouvements des animaux relâchés après leur réhabilitation, afin d'évaluer leur adaptation à leur environnement, de détecter d'éventuels problèmes et d'améliorer les protocoles de sauvetage et de réhabilitation.

Innovations technologiques : détecter, localiser et retirer les filets fantômes

Les innovations technologiques offrent des perspectives prometteuses pour améliorer la détection, la localisation et le retrait des filets fantômes dans les océans. L'utilisation de l'intelligence artificielle (IA), de capteurs acoustiques, de robots autonomes et d'autres technologies de pointe pourrait révolutionner la lutte contre les filets fantômes et rendre les opérations de nettoyage plus efficaces, moins coûteuses et moins dangereuses.

  • Utilisation de l'intelligence artificielle (IA) : Développement d'algorithmes d'IA capables d'analyser les données satellitaires, les images aériennes et les données sonar pour identifier les zones de concentration de filets fantômes , en tenant compte des caractéristiques spécifiques des filets (taille, forme, matériaux) et des conditions environnementales (profondeur, visibilité).
  • Développement de capteurs acoustiques : Conception et déploiement de capteurs acoustiques capables de détecter la présence de filets fantômes en eaux profondes, en analysant les signaux sonores émis par les filets (vibrations, frottements) ou par les organismes marins qui s'y fixent.
  • Création de robots autonomes : Conception et fabrication de robots sous-marins autonomes capables de naviguer, de localiser, de couper et de remonter les filets fantômes de manière efficace et sûre, en utilisant des pinces, des cisailles et d'autres outils spécialement conçus.

Renforcement du cadre juridique et réglementaire

Un cadre juridique et réglementaire solide, appliqué de manière cohérente et efficace, est indispensable pour prévenir la perte et l'abandon de filets, pour responsabiliser les pêcheurs et pour sanctionner les infractions. Cela passe par la mise en place de lois nationales et internationales, la promotion de la coopération internationale, la création de zones marines protégées et l'application stricte des réglementations existantes.

  • Mise en place de lois nationales et internationales : Adoption de lois interdisant l'abandon de filets en mer, en définissant clairement les obligations des pêcheurs en matière de gestion des engins de pêche et en prévoyant des sanctions dissuasives en cas d'infraction.
  • Responsabilisation des pêcheurs : Mise en place de systèmes de traçabilité des engins de pêche (marquage individuel des filets avec des identifiants uniques, suivi GPS), obligation pour les pêcheurs de déclarer la perte ou le rejet de filets, incitation financière à participer aux opérations de récupération des filets perdus.
  • Création de zones marines protégées : Interdiction ou restriction de la pêche dans les zones sensibles pour les mammifères marins (zones de reproduction, zones d'alimentation, corridors migratoires), afin de réduire le risque d'enchevêtrement dans les filets fantômes .
  • Application stricte des réglementations existantes : Renforcement des contrôles et des inspections en mer et dans les ports, application de sanctions dissuasives en cas d'infraction, promotion de la coopération entre les autorités nationales et internationales pour lutter contre la pêche illégale et non déclarée.

Études de cas : exemples concrets de lutte contre les filets fantômes

De nombreuses initiatives sont menées à travers le monde par des gouvernements, des ONG, des entreprises privées et des communautés locales pour lutter contre les filets fantômes . Ces projets et initiatives témoignent de l'engagement croissant des acteurs de la conservation marine et offrent des exemples concrets de stratégies efficaces pour prévenir la perte de filets, nettoyer les océans et protéger la faune marine. Voici quelques exemples:

La Ghost Gear Initiative (GGI) est une coalition mondiale d'acteurs travaillant à la prévention et au retrait des engins de pêche fantômes. Cette initiative regroupe des organisations non gouvernementales, des gouvernements, des entreprises privées et des organisations internationales. La GGI travaille à sensibiliser le public aux dangers des filets fantômes , à développer des solutions innovantes pour prévenir la perte de filets et à mettre en œuvre des projets de nettoyage des océans dans différentes régions du monde. Elle a permis de retirer plus de 800 tonnes de filets fantômes des océans.

Net Your Problem est une entreprise qui recycle les filets de pêche usagés en produits utiles. Cette entreprise collecte les filets abandonnés ou hors d'usage auprès des pêcheurs et les transforme en granulés de plastique recyclé qui peuvent être utilisés pour fabriquer une variété de produits, tels que des meubles, des jouets, des accessoires de mode et des équipements sportifs. Cette initiative contribue à réduire la quantité de déchets plastiques dans les océans, à créer une économie circulaire et à sensibiliser le public à l'importance du recyclage des plastiques. Elle a collecté plus de 10 000 tonnes de filets fantômes .

De nombreuses initiatives locales de nettoyage des plages et des fonds marins sont menées par des bénévoles et des organisations de conservation dans les communautés côtières du monde entier. Ces initiatives consistent à organiser des opérations de collecte de déchets sur les plages, dans les mangroves, dans les récifs coralliens et sur les fonds marins, en mobilisant les habitants locaux et en sensibilisant le public à l'importance de la protection de l'environnement marin. Les déchets collectés sont ensuite triés, recyclés ou éliminés de manière appropriée. Ces initiatives contribuent à nettoyer les écosystèmes côtiers, à protéger la faune marine et à renforcer le sentiment de responsabilité environnementale au sein des communautés locales. 15 millions de volontaires participent chaque année au nettoyage des plages.

Bien que chaque initiative présente des succès et des défis, il est important de tirer des leçons de ces expériences et de partager les bonnes pratiques pour améliorer l'efficacité des stratégies de lutte contre les filets fantômes . L'implication active des pêcheurs et des communautés locales, l'utilisation de technologies innovantes, la mise en place de partenariats public-privé et l'application de réglementations contraignantes sont autant de facteurs clés de succès. Le prix du matériel de nettoyage est d'environ 5000 euros par opération.

Les filets fantômes représentent une menace grave, persistante et croissante pour les mammifères marins et l'ensemble des écosystèmes marins. Leur impact est multiforme, allant de l'emprisonnement direct et de la noyade à la pollution par les microplastiques, la bioaccumulation de toxines et la perturbation des comportements naturels. La complexité du problème exige une approche globale, intégrée et coordonnée, combinant des mesures de prévention à la source, de nettoyage actif des océans, de sauvetage et de réhabilitation des animaux piégés, d'innovations technologiques et de renforcement du cadre juridique.

Il est essentiel de sensibiliser le public à cette problématique et d'inciter chacun à agir, à son niveau, pour réduire l'impact des filets fantômes sur les océans. En soutenant les organisations de conservation marine, en adoptant des pratiques de consommation plus responsables, en participant à des initiatives de nettoyage des plages et des fonds marins, et en faisant pression sur les gouvernements et les entreprises pour qu'ils prennent des mesures plus ambitieuses, nous pouvons tous contribuer à protéger les mammifères marins et à préserver la santé des océans pour les générations futures. Moins de 10% des filets fantômes sont réutilisés ou recyclés.

Des solutions existent, et il est encore possible de protéger les mammifères marins et les autres animaux marins de cette menace. Un avenir où les océans seront débarrassés des filets fantômes et où la vie marine pourra prospérer en toute sécurité est à portée de main, à condition que nous agissions ensemble dès maintenant, avec détermination, créativité et engagement. La sauvegarde des mammifères marins est l'affaire de tous.